Isha Upanishad
Isha Upanishad (IAST: Īśa Upaniṣad) (Upaniṣad du Seigneur) est l’une des plus courtes des Upaniṣad majeures ou principales, composée de 18 versets au total. Celle-ci est considérée comme faisant partie de la Śruti par diverses traditions au sein de l’hindouisme. Ce texte court associé au Shukla Yajur-Veda (blanc) aborde certains aspects relatifs à la philosophie, la religion, le rituel et la métaphysique.
Son importance provient de la description de la nature de l’être suprême (Īshvara). Isha Upanishad présente un monisme ou une perspective non dualiste de l’univers en montrant que « ce qui est » est la seule réalité ou la réalité ultime. ( source wikipedia )
(Traduction Jean Herbert, révisée et corrigée par Sri Aurobindo – 1939)
1 – Au Seigneur, tout ceci qui est, pour qu’il l’habite, et chaque chose, univers se mouvant dans l’universel mouvement. De tout cela, détache-toi et jouis-en; ne convoite aucun bien que s’approprient les hommes.
2 – Faisant, certes, les oeuvres ici, on doit désirer vivre cent ans. Ainsi en est-il pour toi et non autrement. L’action n’englue pas l’homme.
3 – Sans soleil sont ces mondes enveloppés d’aveugles ténèbres, où partis d’ici vont tous ceux qui assassinent leur âme.
4 – Unique, sans mouvement, plus prompt que la pensée, Cela, les dieux même ne peuvent l’atteindre dans sa progression en avant. Cela, dans sa stabilité, distance les autres qui courent. En Cela, Mâtarishvan établit les Eaux.
5 – Cela est en mouvement, Cela est sans mouvement; Cela est lointain, Cela aussi est proche; Cela est au-dedans de ce tout, Cela est aussi hors de ce tout.
6 – Mais celui qui perçoit tous les devenirs dans l’Être même et l’Être en tous les devenirs, celui-là alors ne se replie plus.
7 – Pour qui l’Être même est devenu tous les devenirs, pour qui sait, où la confusion ? où la douleur ? pour qui perçoit en tout l’Unité.
8 – Lui s’est diffusé, lumineux, incorporel, sans défaut, sans organes, pur, invulnérable au mal. Le Voyant, le Penseur, celui qui devient tout, qui existe en soi, a ordonné les choses selon leur loi depuis les âges infinis.
9 – En des ténèbres aveugles entrent ceux qui se vouent à l’ignorance; et comme en plus de ténèbres ceux qui se sont adonnés à la connaissance.
10 – Bien autre chose, a-t-il été dit, par la connaissance, bien autre chose, a-t-il été dit, par l’ignorance. Ainsi avons-nous appris des sages qui nous ont révélé Cela.
11 – Connaissance et ignorance, celui qui connaît Cela comme les deux à la fois, par l’ignorance ayant franchi la mort, par la connaissance il jouit de l’immortalité.
12 – En des ténèbres aveugles entrent ceux qui se vouent au non-devenir; et comme en plus de ténèbres ceux qui sont adonnés au devenir.
13 – Bien autre chose, a-t-il été dit, par le devenir, bien autre chose, a-t-il été dit, par le non-devenir. Ainsi avons-nous appris des sages qui nous ont révélé Cela.
14 – Dissolution et devenir, celui qui connaît Cela comme les deux à la fois, par la dissolution ayant franchi la mort, par le devenir il jouit de l’immortalité.
15 – Par un masque doré est couverte la face de la Vérité, ôte cela, Toi, Évoluteur, pour la loi de Vérité et pour la Vision.
16 – Évoluteur, unique Rishi, Recteur, Illuminateur, Fils du Père des existences, dispose et rassemble. Le rayonnement, qui est la forme la plus bénie, est ce que de toi je perçois. Ce Purusha qui est là et partout, je Le suis.
17 – Souffle, haleine immortelle, voici, ce corps finit en cendres. Ainsi, Pouvoir de faire, souviens-toi de ce qui a été fait, souviens-toi. Pouvoir de faire, souviens-toi de ce qui a été fait, souviens-toi.
18 – Agni, par la bonne voie conduis-nous vers la félicité, toi qui connais, ô Dieu, toutes les manifestations. Éloigne de nous l’égarement qui nous détourne. A toi nous offrons notre plus entière parole de soumission.
in Sri Aurobindo: « Trois Upanishads: Isha, Kena, Mundaka »
Éditions Albin Michel, collection « Spiritualités vivantes » N° 7
pages 13 à 18