YOGA BISCARROSSE – Sandra Hamen

Bhastrika c’est le soufflet utilisé pour attiser un feu, mais vigilance !

Bhastrika  » le soufflet du forgeron « 

Bastrika c’est le soufflet utilisé pour attiser un feu, c’est un souffle dynamisant .

C’est le mouvement du diaphragme qui imite le soufflet et d’ailleurs le pratiquant doit avoir impérativement acquis le travail abdominal de base avant de pratiquer bhastrika , ainsi que les rétentions . 

C’est un souffle stimulant qui implique une succession rapide d’expirations forcées et d’inspiration profondes et rapides . Vous remarquerez aisément qu’a chaque inspiration le coeur accélère légèrement . 


Bhastrika provoque une hyperventilation lorsqu’il est utilisé en mode nettoyage et très dynamique , provoquant des changement des proportions de gaz dans le sang, avec notamment un fort taux d’oxygène et une baisse de dioxyde de carbone, ainsi qu’une modification du pH sanguin (alcalose respiratoire). La rétention qui suit, permet de rétablir le niveau normal de CO2 dans le corps. Entre temps, la respiration cellulaire a été accélérée, ce qui produit une revitalisation de l’organisme.

Le réflexe de respiration et l’envie de respirer sont basés sur le taux de CO2 dissous dans le sang, or si le taux de CO2 est trop bas cela provoque une diminution du réflexe respiratoire ainsi qu’une vasoconstriction avec pour conséquence une diminution du flux sanguin cérébral :

Ce qui peut provoquer des malaises, crise de stress

Pour ne pas hyper ventiler, l’expiration doit être au moins aussi vigoureuse que l’inspiration !!!!!!!

Quoi qu’il en soit bhastrika peut se pratiquer à plusieurs niveaux d’intensité: 

  • Doux presque silencieux ( tout le monde et avancés ) 
  • Moyen logement audible  ( tout le monde et avancés ) 
  • Puissant et audible ( pour les avancés ) 

Qu’en dise les textes :

Hatha Yoga Pradipika 

Textes importants de la tradition yogique. Il date du 14ième ou 15ième siècle et rassemble des enseignements oraux millénaires sur les techniques du Hatha yoga pour l’éveil de la conscience grâce à la gestion de l’énergie vitale et à l’éveil de l’énergie cosmique : la Kundalini. 

43) Ceux qui en connaissent les règles pratiquent les différents types de Kumbhaka afin de réaliser l’état non mental. On obtient divers pouvoirs par la pratique de ces diverses Kumbhaka. 

44) Les Kumbhaka sont huit : Sûryabhedana, Ujjâyin, Shitkârin, Shitali, Bhastrikâ, Bhrâmarin, Mûrcchâ et Plâvinî. 

45) La fin de l’inspiration doit être suivie par le Bandha appelé Jâlandhara. La fin de la rétention et le début de l’expiration doivent être accompli avec Uddîyâna-Bandha. 

59) Quand on place ensemble les plantes des pieds, de la façon correcte sur les cuisses, cela s’appelle Padmâsana qui élimine tout empêchement (dans la voie du yoga). 

60) Après avoir pris impeccablement Padmâsana, le mental stabilisé, le cou et le dos parfaitement alignés, on ferme la bouche et on expire avec force par une narine. 

61) Ainsi doit-on faire circuler le Prâna dans la poitrine, la gorge, jusque dans la tête en produisant un son. Puis l’on doit inspirer l’air avec force jusque dans le lotus du cœur. 

62) Ensuite on expire de nouveau, comme précédemment indiqué, et on inspire, et ainsi sans arrêt. De la même façon que le soufflet est utilisé violemment par le forgeron, 

63) De la même façon doit on faire méthodiquement avec l’air qui est dans le corps. Quand le corps se fatigue, on doit inspirer par la narine droite. 


Précautions :

Comme je le disais Bhastrika reproduit,  lorsqu’il est pratiqué de façon intensive une hyperventilation : 

Or le syndrome de l’hyperventilation est souvent la conséquence de stress et d’anxiété , avec l’impression de manquer d’air, d’avoir besoin d’air frais ou de ressentir un poids sur la poitrine 

Le syndrome d’hyperventilation est également connu sous le nom de crises de tétanie ou de spasmophilie.

Reproduire le souffle qui imite l’hyper ventilation ( bhastrika ) peut provoquer parfois l’état de stress respiratoire correspondant ! 

Que faire si vous offrez d’hyperventilation chronique ou si la pratique du bastrika a provoqué un effet indésirable :

  • Pratiquer le bastrika nonchalant comme je l’appelle avec des expiration plus longue et rétentions poumons pleins 
  • Placer les mains autour de la bouche et respirer par la bouche pour réinspirer le gaz carbonique et rétablir ainsi peu à peu le taux de CO2.
  • inspirer calmement, sans approfondir sa respiration (ce qui augmenterait l’apport en oxygène déjà trop élevé par rapport à la demande métabolique), puis tenir une apnée pendant 5 à 10 secondes, 3 fois consécutivement et ce, toutes les 20 minutes12, voire davantage en cas de besoin.  Expirer de façon relâchée, sans forcer (une expiration profonde rejetterait une quantité importante de CO2 et contrecarrerait les effets de l’apnée). Les inspirations et les expirations doivent être les plus normales possibles. À aucun moment, on ne doit ressentir une sensation d’étouffement.

Procéder lentement et moins longtemps dans les cas suivants :
Hypertension artérielle contrôlée

Irritation ou infection des poumons, des sinus ou de la gorge o Irritation abdominale 

Hernie abdominale ou inguinale 

 Durant les menstruations et la grossesse 

Pas de pratique excessive en cas de stress , angoisse , anxiété ou de fatigue: Vata s’en retrouve exacerbé. Une pratique justement dosée augmente le niveau d’énergie global.

Capacité respiratoire diminuée

Problèmes d’oreilles (otites, …) ou d’yeux (décollement de la rétine, glaucome)

Tension artérielle excessive ou insuffisante

Ne pas pratiquer Bhastrika si le nez se met à saigner ou si le sang commence à battre dans les oreilles ou qu’elles deviennent douloureuses, qu’elles bourdonnent, …

Convalescence.


Pratique :

Narines bien dégagées 

Inspirez par le nez en gonflant l’abdomen et expirez par le nez en contractant l’abdomen

Continuez de respirer ainsi durant une minute à un rythme approprié pour vous (initialement 15 cycles par minute; éventuellement, jusqu’à 60 cycles par minute).

A la fin du Prenez une grande inspiration et gardez les poumons pleins quelques secondes (AntharaKumbhaka)

Expirer  lentement et complètement . 

3 cycles possible 

Poursuivre par Shitali ou Nadi shodana


Effets de Bhastrika

Attise le feu interne curant de la chaleur physique, pratique et psychique .Idéal en hivers … excellent pour le système immunitaire !

Bhastrika soulage les inflammations de la gorge

Augmente le feu gastrique

Augemnte le feu intérieur qui permet la digestion des émotions

Equilibre les glandes surrénales 

 Détruit le flegme

Guérit des maladies du nez et de la poitrine. Il supprime l’asthme, la phtisie, etc. 

Il donne de l’appétit.

Tonifie le coeur 

Reduit la tension artérielle d’origine nerveuse 

Reequilibre les fonctions du site nerveux 

Aide a la concentration 

Réduit l’influence des pensées périphériques 

Apporte le calme mental 

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