Extrait de mon ouvrage » pranayama sadhana ou l’art d’installer une pratique régulière »
Ujjayi, la victorieuse
« Ud » indique un mouvement vers le haut et « jaya » signifie conquête
C’est vrai que ce souffle engage une énergie montante conquérante .
C’est un souffle qui est la base de nombreux pranayama que l’on verra plus tard
Mais en meme temps il permet d’accéder de part sa sonorité rappelant le bruit de l’océan et sa tranquillité d’exécution , au calme induit par le mouvement des vagues …
Pratique
L’explication donné dans la Gueranda Samhita est claire :
« Bouche fermée, inspirer l’air par les deux narines en le faisant frotter de la gorge à la poitrine, puis le retenir dan la bouche. Après s’être consciencieusement « rincé » la bouche avec cet air pratiquer jalandharabandhaet faire la rétention avec toute la force dont on est capable mais sans gêne »
Donc, prendre une assise confortable et expirer longtemps …
Commencer le souffle Ujjayi en gardant les oreilles bien concentrées sur le son émis . Inspirer depuis la base jusqu’a la tête . Se souffle sonore permet de prendre conscience de SOHAM ou HAM/SA.
En effet remarquez a quel point le son émis par Ujjayi ressemble au son « SSSsssss » à l’inspiration et « HHhhhh » à l’expiration .
Subtiliser l’intériorisation jusqu’a en arriver à ressentir le « frottement » du prana à l’intérieur de l’axe. Descendre jusque dans la moelle épinière qui est une substance plutôt acqueuse et très conductrice de l’influx nerveux . Avec de l’entrainement c’est très facile d’avoir ce ressenti assez enivrant que produit le son, couplet à la monté et à la descente d’un souffle équilibré, et qui effleure la profondeur de son système nerveux . C’est tres agréable.
Possible de concentrer son attention sur Kantha ( la gorge ) , point qui se trouve entre le point d’inspiration et le point d’expiration .
Si Ketchari mudra est connu , l’utiliser est un plus .
Possible de placer des rétentions selon l’effet souhaité ( voir les effets des Kumbaka plus haut )
Je préconise de commencer par de profonde expiration en conscience en Ujjayi avant de pratiquer en inspiration .
B.K.S Iyengar préconise au préalable de relaxer le coeur et le diaphragme, allongé sur toute le longueur d’un traversin ( boster) . Cela amorce l’inspiration depuis les muscles pelviens, relâche toute tension et assouplit le diaphragme . C’est bien plus facile de remplir les poumons et d’acquérir un souffle complet et profond .
Indications ( tout dépend des rythmes , kumbhaka, visualisation..) en géneral :
– C’est un souffle audible . Se concentrer dessus permet d’accéder à l’écoute intérieure.
– Permet de rentrer dans un état méditatif .
– Apaise le système nerveux
– Permet d’accéder à l’instant pressent
– Calme les pensees
– D’après T.K. Shribhashyam si son attention est sur Kantha ( la gorge ), l’instabilité , l’inceritude , la peur , la panique sont réduite
– Excellent pour les tempéraments lymphatiques
– Réduit les œdèmes
– Douleurs articulaires dues aux tempérament Vata
– Indigestion
– Mauvaise digestion
– Flatulence
– Excellent pour les malades du coeur
– Excès de sécrétion des muqueuses, toux …
Contre indication :
Trop de colère, de rage risque d’augmenter l’émotion sur un moyen ou long terme
Trop de rajas , de feu , agitation …
De part son effet d’intériorisation profonde, les personnes trop timides devraient limiter son usage ( du moins au début )
Quand :
Le matin privilégier les rythmes samavrtti 1/1; 1/1/1/1; 1/1/1 ou visamavritti 1/2 ; 1/1/2 ; 1/4/2 avec Kumbhaka interne ( rétention à plein ) seulement si déjà bien entraîné ou supervisé par un prof
Le soir privilégier les samavrtti avec Kumbhaka externe ( rétention à vide ) ou sans Kumbhaka
En début de séance pour s’interioriser
En fin de séance pour orienter le courant d’énergie dans la sushumna .
Pendant les asanas pour animer la séance, vivifier le corps et aider à la concentration
Pendant Savasana
Sandra Hamen